Amputation Réimplantation Revascularisation
Cet accident spectaculaire peut être provoqué de façon très variée, avec des mécanismes allant d’une section franche et nette, en passant par un écrasement, un arrachement y compris par bague portée sur l’avant-dernière phalange.
QU'EST-CE QUE C'EST ?
Le doigt amputé doit être couvert par un pansement compressif, en évitant un garrot ou des ligatures grossières faites aux urgences.
La décision de replantation se fera au cas par cas, en fonction des conditions générales et locales.
Le fragment amputé doit être placé au sec et au froid circa 4°C (pas de désinfectant notamment coloré, liquide, pas de contact direct avec la glace, pas de congélateur,…). Une conservation initialement correcte a permis un record publié de replantation réussie à 96 heures, mais un traitement urgent est préférable si le fragment est replantable.
LE TRAITEMENT
Pour s’en assurer, une dissection sous grossissement optique est réalisée, permettant de retrouver et repérer au moins une artère et si possible une veine. Selon le niveau d’amputation, un ou plusieurs nerfs peuvent être également réparés. La préparation du fragment comprendra préalablement un parage (recoupe en zone saine) et également d’éventuels gestes osseux et tendineux.
La préparation du patient amputé comprendra une anesthésie le plus souvent loco-régionale, un garrot brachial pneumatique, une détersion-désinfection. La chirurgie proprement dite comprendra un parage, une préparation osseuse, éventuellement tendineuse, et une dissection sous grossissement optique.
La replantation proprement dite peut comprendre : réparations osseuse, tendineuse, et sous grossissement optique, nerveuse, et microvasculaire. Enfin intervient la réparation des phanères, peau et éventuellement ongle.
LES SUITES
Ces techniques peuvent nécessiter dans les suites immédiates un traitement anti-agrégant ou anti-coagulant afin d’optimiser la circulation sanguine dans le ou les vaisseaux réparés.
Souvent, une hospitalisation de plusieurs jours est nécessaire. Le tabagisme et la consommation de cannabis sont des facteurs péjorant le pronostic de réussite, car défavorisant la circulation sanguine, la régénération nerveuse et la cicatrisation.
La récupération fonctionnelle peut comprendre la kinésithérapie (mobilisation passive, active, drainage lymphatique, techniques défibrosantes, orthèses dynamiques…), la rééducation de la sensibilité.
EN L’ABSENCE
DE REPLANTATION
Reconstruction palliative
Parfois et pour différentes raisons, la replantation n’est pas possible ou a échoué secondairement. Cependant, grâce aux avancées médicales et chirurgicales, les patients peuvent bénéficier de solutions alternatives pour restaurer la fonctionnalité de leur main.
En utilisant des lambeaux locaux ou à distance, le chirurgien peut reconstruire l'extrémité digitale en rétablissant l'intégrité anatomique et en restaurant la vascularisation adéquate. Ce processus permet non seulement de restaurer l'apparence esthétique de la main, mais également de rétablir la fonctionnalité essentielle, permettant ainsi au patient de retrouver une meilleure qualité de vie.
La reconstruction palliative de l'extrémité digitale constitue donc une approche innovante et salvatrice pour les patients qui ne sont pas éligibles à une replantation réussie. Grâce à ces techniques avancées, le chirurgien spécialisé dans la reconstruction de la main offre de nouvelles perspectives aux personnes touchées par de telles blessures, leur permettant de retrouver une mobilité essentielle.